Nancy : manifestation pour la relaxe de salariés de Goodyear
Les drapeaux de la CGT sont visibles de loin. La sono d’un vieux camion diffuse « Je rêvais d’un autre monde » sous une pluie battante. Imperturbables malgré les bourrasques, des dizaines de personnes se blottissent entre deux arrêts de la place de la République. Deux courageux déploient une banderole sur laquelle on peut lire : « Pas de militants condamnés pour activité syndicale ». Une pétition « Nous sommes tous des Goodyear » circulent dans les rangs. Sale temps pour les « délégués syndicaux » selon Sandrine Sonrel, secrétaire de l’espace revendicatif à l’UD 54 : « On est pris à partie pour un oui un non »
Quelque 400 de personnes se sont rassemblées place de la République avant de défiler en ville, répondant à l’appel de la CGT. Une action nationale. La plupart viennent d’ailleurs des différentes « UD » (Union départementale) de Lorraine.
Condamnés alors qu’ils « luttaient contre la fermeture de leur usine », les Goodyear » ne sont que « la partie émergée de l’iceberg ». Denis Schnabel du comité régional de la CGT déplore une recrudescence des « atteintes aux libertés syndicales depuis une dizaine d’années » : « L’état d’urgence et le risque de sa constitutionnalisation renforcent nos inquiétudes ». Delphine Rouxelle de l’UD des Vosges évoque « des dizaines de cas » dans son département : des « licenciements abusifs, des sanctions, des rétrogradations… Les camarades sont facilement poursuivis pour des tracts jugés diffamatoires. C’est insidieux : ça peut se manifester par l’absence de local syndical par exemple ou de manière indirecte. Récemment, des intérimaires qui travaillaient depuis longtemps pour une entreprise se sont fait embaucher. Tous sauf un, le fils d’un délégué CGT connu, comme par hasard »
Une délégation a été reçue en préfecture.
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