En annonçant la suppression de 400 postes de travail, la direction de Saint-Gobain PAM précise qu’il n’y aura pas de licenciements économiques. Les syndicats prennent acte de ce projet industriel et veillent au grain.
Quatre cents postes de travail supprimés sur quatre ans. Deux cents dans les dix-huit mois à venir et deux cents à l’horizon fin 2020. C’est l’annonce qui a été faite par la direction de Saint-Gobain PAM, lors du comité central d’entreprise extraordinaire qui s’est déroulé ce mercredi à Pont-à-Mousson, en présence des partenaires sociaux.
« Quatre cents postes de travail et non pas quatre cents emplois supprimés », insiste la direction, dévoilant que cette décision découle de la mise en œuvre d’un projet industriel, « dont l’objectif vise à diminuer les coûts de structure et à augmenter les gains de productivité ». En engageant notamment des investissements dédiés à la digitalisation et à la robotisation de certains processus industriels. « Un plan d’avenir », comme l’avait précisé en juin, Benoît Bazin, le président de Saint-Gobain PAM, une société qui compte quelque 2.200 salariés répartis sur les sites de Pont-à-Mousson, Blénod, Maidières, Toul, Foug et Bayard, en Haute-Marne.
Des pertes de plusieurs dizaines de millions d’euros
« Le prévisionnel des départs en retraite nous permet de réaliser ce projet sans faire appel à un PSE, un Plan de sauvegarde de l’emploi », détaille la direction, en insistant : « Il n’y aura pas de licenciements économiques ». Avant de rappeler les raisons de ces mesures drastiques : « Des pertes de plusieurs dizaines de millions d’euros de résultat d’exploitation, un contexte international instable et un changement structurel profond du panorama concurrentiel », citant les pays émergents : la Chine et l’Inde.
Un point évoqué également par Lionel Lagrue (FO), convaincu « qu’il faut changer de braquet », rappelant que « ces 400 postes correspondent à des départs en retraite qui ne seront pas remplacés ». Et de conclure avec deux revendications : « La mise en place d’une commission pour anticiper la robotisation et la transition vers le numérique, avec un plan de formations. Ainsi qu’un partage du temps de travail pour que cette révolution numérique ne profite pas qu’au capital, mais aussi aux salariés ».
Côté CGT, Julien Hézard, « en désaccord avec cette stratégie », explique : « On peut entendre qu’il y a des efforts à faire. Mais la direction ne donne pas de garanties quant au retour des productions effectuées actuellement sur les sites d’Espagne et d’Allemagne, vers notre usine de Pont-à-Mousson. » En revanche Julien Hézard se dit satisfait sur deux points : « On conserve nos hauts-fourneaux et il n’y a pas de PSE ». Avant de confier deux incertitudes : « Un changement de matières premières sur Dieulouard, envisagé par la direction, peut mettre en péril ce site, tout comme une baisse d’activité à Foug où une partie des pièces produites seraient achetées en négoce ». Et de prévenir : « La CGT reste résolument opposée à la fermeture de certains secteurs industriels et a demandé que la ligne blanche ne soit pas franchie. »