Réforme des retraites : le vrai du faux de la CGT

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Stop aux contre-vérités : le vrai / faux du projet de réforme des retraites 2023

Le projet de réforme des retraites est une aberration à plusieurs titres et on vous explique comment on démonte un à un les arguments du gouvernement.

Le projet de réforme 2023 préservera t’il le système des retraites par répartition ?

C’est faux !

Si le gouvernement ne touche pas au nom, les spécificités du système de retraite français imaginées en 1946 sont abandonnées.

À l’époque, l’ambition était de faire de la retraite une nouvelle étape de la vie. Avec le système de financement solidaire basé sur la cotisation, chacun payait selon ses moyens et recevait selon ses besoins.

Aujourd’hui, repousser l’âge légal de départ et augmenter le nombre de trimestre nécessaires pour toucher une retraite à taux plein, poussent les salariés à financer eux-mêmes (pour ceux qui le peuvent) leur propre retraite. Les salariés les moins bien lotis (bas salaire, période de chômage, contrats précaires, maladie, …) seront condamnés à la précarité et à la charité… comme avant la création du système de retraite !

Pour la CGT, le système doit être renforcé pour améliorer les droits à la retraite et les financer.

L’espérance de vie augmentant, travailler plus longtemps n’aura pas d’impact sur le nombre d’années passées à la retraite ?

C’est faux !

Si l’espérance de vie augmente, les Français passent moins de temps à la retraite en raison des réformes précédentes. Par exemple, la réforme Sarkozy a réduit d’un an la retraite moyenne. Elle était de 26 ans pour la génération née en 1950, elle est aujourd’hui à 24,6 pour la génération 1970 et passerait à 23,1 ans avec la retraite à 65 ans.

De plus, l’espérance de vie varie en fonction du niveau de revenu. Les hommes dont les conditions de vie sont les plus modestes vivent, en moyenne, 13 années de moins que les plus aisés.

Dans tous les cas, on a plus de chance de vieillir en bonne santé quand on est à la retraite plus tôt, que lorsque l’on est obligé de poursuivre le travail.

Seul l’allongement de la durée du travail peut équilibrer financièrement le système de retraite français ?

C’est faux !

En 2021 et 2022, les caisses de retraite étaient excédentaires respectivement de 900 millions d’euros et 3,2 milliards d’€.

Selon le COR, le régime des retraites pourrait redevenir déficitaire jusqu’en 2032 soulignant qu’il n’y a pas de dépenses incontrôlées. Les dépenses seraient globalement stables jusqu’en 2027 (entre 13,8 % à 13,9% du PIB), puis augmenterait jusqu’en 2032 (14,2 à 14,7 % du PIB) pour se stabiliser ou diminuer à partir de 2032.

Sur le long terme (d’ici 2070), la part des dépenses de retraites dans le PIB seraient comprises entre 14,7% (ce qui est le cas aujourd’hui) et 12,1% toujours selon le COR.

En résumé, en l’absence de réforme, le système de retraite n’est pas financièrement en danger. C’est la baisse programmée des recettes qui fragilise le système.

Il faut repousser l’âge légal de départ à la retraite pour ne pas baisser les pensions ?

C’est faux !

Cette mesure ne garantit pas le maintien du niveau des pensions car elle s’accompagne de l’allongement progressive de la durée de cotisation. Il faudra attendre 65 ans pour partir ET cotiser plus de trimestres pour toucher une retraite à taux plein.

Cette mesure conjuguée au recul de l’âge de rentrée sur le marché du travail et l’augmentation du nombre de carrières incomplètes, pousserait de plus en plus de futurs retraités à travailler au-delà de 65 ans pour ne pas voir leur pension diminuée en raison de la décote.

Avec un peu moins de la moitié des plus de 60 ans écartée du marché du travail avant la retraite, repousser l’âge de départ, c’est augmenter le nombre de séniors en invalidité, en longue maladie, au chômage et les plonger encore un peu plus dans la précarité.

Cette réforme serait plus juste pour les petites retraites ?

C’est faux !

Le gouvernement affiche la promesse d’une retraite minimum à 1200 euros brut, mais omet de préciser que c’est pour une carrière complète.

C’est en dessous du minimum retraite voté en 2003 qui prévoyait déjà un minimum à 85% du SMIC mais n’a jamais été appliqué. Non seulement cela ne concernera que les futurs retraités mais ce montant se situe à peine au-dessus du seuil de pauvreté !

Pour la CGT aucune retraite ne devrait être inférieure au SMIC pour une carrière complète !

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, nous appelons à une journée de mobilisation intersyndicale le mardi 31 janvier dans tout le pays.

Se loger n’est pas un crime, c’est un droit !

Se loger…

Se loger n’est pas un crime, c’est un droit !

La proposition de loi du groupe « Renaissance » (macroniste) votée par LR et le RN à l’Assemblée nationale le 2 décembre 2022, envoie en prison ou à la rue, les locataires en précarité et les sans-logis occupant des locaux vacants :

Elle condamne à 3 ans de prison et à 45 000€ d’amende :

  •     Les locataires dont le bail a été résilié, y compris en HLM, pour retard de loyer ou de charges, congé vente ou reprise, bail mobilité ou bail étudiant,
  •     Les personnes sans bail : hébergées, victimes de marchands de sommeil, conjoint.e.s … ;
  •     Les sans-logis ou squatteurs, qui occupent un bâtiment vide ou des logements vacants pour se protéger de la violence de la rue, alors que plus de 3 millions de logements vacants sont recensés, sans compter les usines et ateliers désaffectés, les bureaux vides … Rappelons que le squat de la résidence principale ou secondaire est déjà puni par la loi à 1 an de prison, à 30 000€ d’amende et à une expulsion sans jugement en 48h.
  •     Les accédant.e.s à la propriété surendettés, qui perdent leur titre de propriété, ainsi que les petits commerçant.e.s et artisan.e.s dont le bail est résilié ;
  •     Et même les grévistes occupant leur lieu de travail, les piquets de grève..

Cette loi accélère aussi les expulsions en réduisant tous les délais et en limitant la possibilité de résorber des retards de loyer.

Or, les locataires ont de plus de mal à payer leur loyer : hausse de l’énergie et des loyers, baisse des revenus et des APL. Pour beaucoup, il faut choisir entre manger, se chauffer, se soigner, payer son loyer. Au final, ce sera la prison pour les locataires qui refusent de se jeter à la rue d’eux-mêmes !

Les profits tirés de la spéculation immobilière n’ont jamais été aussi importants, à mesure que la crise du logement s’aggrave : plus de 300 000 Sans Domicile Fixe dont 42 000 enfants, 2,2 millions de familles en attente d’une HLM, 14,8 millions de personnes fragilisées par la crise du logement dont 4,1millions de personnes mal logées, 130 000 jugements d’expulsion …

Cette proposition de loi est faite pour les riches, les groupes financiers, les spéculateurs ; c’est une aubaine pour les marchands de sommeil et les profiteurs de crise ; elle nous fait revenir au 19e siècle avant l’abolition de la prison pour dette.

La Loi Kasbarian-Bergé c’est la prison ou la rue !

C’est à la crise du logement qu’il faut s’attaquer, pas à ses victimes !

Pour le retrait de cette proposition de loi et pour un véritable droit au logement avec des logements abordables, stables, décents, et écologiques pour tou.te.s

Rassemblement le samedi 28 janvier 2023, à 14 h, Place Charles III à Nancy

à l’initiative de Droit au Logement – DAL 54,

avec le soutien de

Si Toit Lien; Un Toit pour les Migrants; Indecosa-CGT-54; Ligue des Droits de l’Homme – Nancy; Jeunesse Ouvrière Catholique – Sud54