VALLOUREC va supprimer 1000 postes de plus en Europe.

Le fabricant de tubes sans soudures avait annoncé en avril la suppression de 2.000 postes dans le monde d’ici à 2017. Il a annoncé ce lundi de nouvelles suppressions en Europe et une augmentation de capital d’un milliard d’euros.

Touché de plein fouet par la chute du pétrole, le fabricant de tubes sans soudures Vallourec a annoncé lundi 1er février un nouveau plan de restructuration, avec 1.000 suppressions de postes en Europe, assorti d’une augmentation de capital d’un milliard d’euros.

Il s’agit du second plan de restructuration présenté par le groupe en moins d’un an, après un premier annoncé en avril 2015 qui prévoyait déjà la suppression de 2.000 emplois dans le monde, dont 565 en France, sans licenciements secs.

La chute vertigineuse des cours du pétrole a poussé les compagnies pétrolières et gazières à baisser considérablement leurs investissements dans les forages, dont le chiffre d’affaires de Vallourec dépend à plus des deux-tiers.

« Ce sont des mesures fortes de réduction de coûts, au-delà du premier plan annoncé, mais qui préparent notre rebond et nous mettent en situation de saisir les meilleures opportunités futures », a commenté le président du directoire Philippe Crouzet.

800 à 850 postes restant à supprimer en France

En Europe, le groupe vise une réduction de 50% des capacités de production de tubes par rapport à 2014 (contre un tiers de réduction prévue dans le plan 2015), via la fermeture de deux laminoirs en France, à Saint-Saulve (Nord) et Déville-les-Rouen (Seine-Maritime), d’une ligne de filetage en Allemagne, à Mülheim, et d’une ligne de traitement thermique en Ecosse, à Bellshill. La mise en oeuvre se fera d’ici la fin 2017.

« En tenant compte du plan présenté en avril dernier, c’est environ 800 à 850 postes qu’il reste à supprimer en France, c’est à peu près le même chiffre en Allemagne. Hors Europe, il y aura 500 suppressions de postes supplémentaires, pour l’essentiel au Brésil », a détaillé Philippe Crouzet, dont le mandat a été renouvelé lundi pour quatre ans.

M. Crouzet a reconnu que le plan pouvait susciter sur le terrain une « émotion forte », mais il a assuré que la direction allait « discuter et négocier pour trouver les meilleures solutions site par site », jugeant que les salariés sont pleinement consicents des difficultés des marchés.

Le groupe a aussi annoncé être entré en négociations pour céder sa filialeVallourecHeat Exchanger Tubes, présente en France (Montbard), en Inde, aux Etats-Unis, en Chine et en Corée.

Le plan vise en même temps à faire du Brésil et de la Chine deux pôles « hautement compétitifs ».

Le groupe prévoit une fusion de sa filiale au Brésil et sa coentreprise locale avec les japonais NSSMC et Sumitomo, dans un nouvel ensemble,Vallourec Soluções Tubulares do Brasil, dont il détiendra 84,6%, ainsi que la fermeture de deux hauts fourneaux et d’une aciérie dans le pays d’ici 2018.

En Chine, Vallourec va prendre le contrôle de Tianda Oil Pipe (TOP), basée à Hong Kong.

Augmentation de capital

En parallèle à ces mesures industrielles, le groupe va procéder à une augmentation de capital d’un milliard d’euros via l’émission d’obligations remboursables en actions (ORA) et d’actions nouvelles, qui sera pour moitié réalisée auprès de l’Etat, via la banque d’investissement Bpifrance, et auprès de son partenaire japonais Nissan Steel (NSSMC).

L’autre moitié de cette levée de fonds sera réalisée auprès du marché, pour un peu moins de 500 millions d’euros.

Bpifrance et NSSMC verront chacun leur participation atteindre 15% au maximum.

M. Crouzet a souligné que l’engagement Bpifrance à un niveau « élevé » traduisait le soutien de l’Etat, avec lequel le groupe a discuté de façon approfondie.

Enfin, avec ce plan qui doit lui permettre d’être à même de bénéficier d’une reprise des marchés pétrolier et gazier, Vallourec s’est fixé des objectifs pour 2020.

Il vise notamment un résultat brut d’exploitation de 1,2 à 1,4 milliard d’euros à cet horizon, sur la base de volumes comparables à 2014, et confirme par ailleurs son objectif d’une génération de trésorerie disponible positive sur l’exercice 2015.

Mais pour 2016, le groupe prévoit un cash flow disponible négatif de 600 millions d’euros, et un résultat brut d’exploitation négatif.

Le plan, soumis à une assembée générale extraordinaire le 6 avril, entraînera des coûts de restructuration en Europe estimés à 76 millions d’euros et des dépréciations d’actifs de 61 millions, et qui seront comptabilisés au premier trimestre.

La Bourse de Paris a salué les mesures annoncées: suspendu vendredi après-midi à 4,05 euros, le titre Vallourec a bondi à la reprise de la cotation à midi, et prenait 12,84% à 4,57 euros vers 13H30 (12H30 GMT), dans un marché en repli de 1,11%.

http://www.challenges.fr/industrie/20160201.CHA4560/vallourec-va-supprimer-1-000-postes-de-plus-en-europe.html

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