Loi Bichet : la mobilisation continue !

Loi Bichet : la mobilisation continue !

Le projet de loi qui ouvre à la libéralisation le secteur de la distribution de la presse a été voté par les sénateurs le 22 mai 2019 malgré notre opposition.

Si le dernier mot appartiendra aux députés, la composition politique de l’Assemblée nationale ne laisse guère de doutes sur l’issue des débats qui devraient se dérouler avant la fin de l’année.

Le gouvernement, avec la bénédiction de certains éditeurs, choisit ainsi de passer en force et de mettre fin à un système égalitaire et solidaire permettant au pluralisme des idées d’exister, considéré comme « joyau législatif de la résistance ».

L’application de cette loi permettra l’entrée de nouveaux acteurs et mènera à la déstabilisation des messageries existantes, déjà fragilisées par la baisse récurrente des volumes. De nombreux points de vente éloignés des centres urbains pourraient disparaître à terme. Les conséquences sociales potentiellement lourdes ne sont toujours pas prises en considération.

Etat, éditeurs et directions se renvoient la balle sur l’avenir de Presstalis, déjà sous le coup d’une conciliation au tribunal de commerce avec un plan qui s’étale sur 5 ans et qui aura bien du mal à survivre dans la jungle de la concurrence. Pour preuve, le Ministre de la Culture évoque lors de son audition au Sénat l’entrée possible au capital d’acteurs industriels comme La Poste ou Géodis mais renvoie la responsabilité des négociations à la direction de Presstalis. Discours incompréhensible puisque que chacun sait que c’est bien l’Etat qui est actionnaire de ces deux entreprises.

Les éditeurs qui ont déjà déposé de nombreux préavis de départ des messageries restent quant à eux étrangement silencieux, comme s’ils n’avaient aucune responsabilité sociale dans l’affaire.

Les salariés de la distribution à travers leur syndicat alertent depuis des mois sur cette situation explosive. Ils n’attendront pas les bras croisés sans rien faire. Ils n’ont d’autres choix que de continuer à se mobiliser.

Par conséquent, à l’appel de la Section SAD du SGLCE, ils se sont mis en grève ce mercredi 29 mai 2019 pour se faire entendre.

Notre syndicat demande la suspension du processus parlementaire et la mise en place rapide d’une table ronde réunissant pouvoirs publics, éditeurs, directions et organisations syndicales pour débattre sérieusement de l’avenir de la distribution de la presse et du maintien de ses emplois.

Paris, le 29 mai 2019

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